Assassin's Creed, Jacques Tati, Beyoncé : ces clins d'œil à la pop culture repérés dans la cérémonie d'ouverture des JO de Paris

De nombreuses références historiques et culturelles ont parsemé les plus de trois heures de spectacle de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, vendredi soir. Si certaines sont apparues comme évidentes, d'autres semblaient plus subtiles, voire multiples.
Article rédigé par Claire Guédon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, un cheval mécanique argenté, monté d'une cavalière, a traversé la Seine. (ARIS MESSINIS / AFP)

Le directeur artistique de l'une des "plus spectaculaires cérémonies de l'histoire", Thomas Jolly, a glissé de nombreux clins d'œil, plus ou moins visibles, dans sa cérémonie d'ouverture, vendredi 26 juillet. L'une des plus flagrantes serait la reproduction, très modernisée, de la Cène de Léonard de Vinci, dans le tableau intitulé "Festivité". Incarnée sur un des ponts parisiens, la mise en scène inclut des danseurs, drag-queens, ainsi que la DJ française Barbara Butch, dans un placement qui rappelle celui du dernier repas de Jésus, accompagné de ses apôtres, et peint par Leonard de Vinci au 15e siècle. franceinfo a repéré quelques autres références, parfois moins évidentes ou à double-sens.

L'embouteillage de la scène d'ouverture

En début de cérémonie, après l'apparition de Jamel Debbouze et Zinedine Zidane au Stade de France, ce dernier tente de rejoindre le métro parisien, flamme olympique à la main. Le champion du monde traverse un embouteillage, sur un rond-point. Une scène colorée, aux accents vintage et sur fond de musique jazz. Les plus jeunes y ont vu une référence à l'ouverture du film musical La La Land, de Damien Chazelle, sorti en 2016. Un embouteillage monstre bloque un pont à Los Angeles, lorsque des conducteurs se mettent à chanter, puis sortir de leurs voitures et danser, sur le pont et les voitures. Là aussi, les tenues sont colorées et la musique très jazz.

Plus rétro, on peut y reconnaître une référence revendiquée par Thomas Jolly au réalisateur Jacques Tati, et son Playtime, sorti en 1967. Dans une des scènes, des voitures tournent sans cesse autour d'un rond-point. 

Le trio amoureux 

L'une des séquences très commentées de cette cérémonie a aussi été celle du tableau "Liberté", qui met en scène un trio amoureux, dans un immeuble parisien. Deux hommes et une femme, dans une cage d'escalier, puis dans une chambre, qui s'embrassent et se câlinent. Une "chorégraphie sensuelle et aérienne évoquant la montée du désir", explique Thomas Jolly. 

Un trio qui fait aussi penser au film Jules et Jim, adapté du roman du même nom de Henri-Pierre Roché et réalisé en 1962 par François Truffaut, icône du mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague. Dans cette œuvre, Jim, un Français, et Jules, un Autrichien, amis inséparables, tombent amoureux de la même femme, Catherine. Cette dernière se marie avec Jules, qui accepte qu'elle prenne pour amant Jim. 

Le porteur de la flamme sur les toits

Tout au long de la cérémonie, un porteur de flamme masqué a traversé Paris, sur ces toits et à travers ses monuments les plus fabuleux de la capitale, comme la Monnaie de Paris ou encore le Louvre. Il transmet ensuite la torche à Zinedine Zidane, avant de se retirer discrètement, sans que personne n'en dévoile l'identité. 

Un personnage dont l'accoutrement, avec sa capuche large et son manteau en lambeaux, est inspiré d'Assassin's Creed. Dans ce jeu vidéo, vendu à des millions d'exemplaires, depuis des années, un homme doit explorer des lieux du monde entier, à travers des époques différentes. Le compte officiel du jeu vidéo n'a d'ailleurs pas manqué d'y faire référence dans une publication sur X. 

Le cheval qui traverse la Seine

Pendant plusieurs minutes, une cavalière argentée, capée du drapeau olympique et juchée sur un cheval mécanique, a traversé la Seine sur six kilomètres. Un instant onirique qui ouvrait le dixième tableau de la cérémonie, "Solidarité". Plusieurs interprétations peuvent y être associées. Une référence aux valeurs de l'olympisme, selon Thomas Jolly, puisque ce personnage était là pour "propager l'esprit olympique empreint d'amitié et de solidarité". Il s'agissait aussi pour lui de l'incarnation de "Sequana", la déesse de la Seine et "symbole de résistance", pour l'artiste. 

D'autres y ont vu un héritage des œuvres de l'anatomiste de la fin du 18e siècle Honoré Fragonard. Il est notamment célèbre pour ses Écorchés, des sculptures anatomiques représentants le corps humain ou celui des animaux. L'un des plus connus est celui d'un cheval, monté d'un cavalier. Une œuvre qui fait elle-même penser au Quatre cavaliers de l'apocalypse, personnages célestes du Nouveau Testament, qui symbolisent différents événements de la fin des temps.

Pour certains spectateurs, il s'agissait surtout d'une référence à un album de Beyoncé, sorti en 2022. Intitulé Renaissance, on y voit sur la pochette la chanteuse américaine, sur le dos d'un cheval à l'apparence métallisée, futuriste. Lors de sa tournée mondiale, l'artiste a aussi souvent mis en scène un univers argenté, avec des costumes associés. 

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